Rebelle déclaré = beau dégonflé

au revoir président

Un jeune collègue se sent pousser des crocs depuis qu’il a posé sa démission et qu'il est en période de préavis. Alors que rien ne semblait le mécontenter jusque-là, il est désormais revanchard, passe ses dernières semaines à ironiser et cracher dans la soupe, et instaure une ambiance délétère. Et puis voici que l’autre jour, entre deux commentaires acerbes, il glisse une idée pour son cadeau de départ, sur un ton subitement plus infléchi ! Un très beau cadeau comme on dit, sans aucune proportion avec son ancienneté ou simplement son implication au travail.

Révolte d’un côté, attente d'un cadeau de l’autre : les rebelles les plus visibles et les plus déclarés sont toujours ceux qui en ultime recours réclament leur pitance à l’autorité qu’ils dénigrent ; sans jamais de honte, sans que cela leur pose de contradiction. C’est l’histoire du chien qui mord quand on lui apporte sa gamelle. un bon maître sait normalement qu’il convient de lui ôter immédiatement son repas.

Les choses sont pourtant simples : si son boulot ne convient pas ou que l’on a quelque chose à reprocher à quelqu’un, il n’y a qu’une chose à faire, s’en séparer. Couper les ponts si nécessaire. Tracer la route. Shit or get off the pot ! - et si l’on a un peu de fierté, se faire fort de ne plus accepter un centime ni aucune aide de la personne. Ne pas lui être redevable. Toute attitude autre trahit le fait que le pont n’est justement pas coupé, c’est-à-dire que vous n’êtes pas mentalement libre, que vous n'avez pas les moyens de votre indépendance, et qu'à ce titre vous feriez mieux de rentrer dans le rang jusqu’à temps d’avoir grandi et de vous être fortifié.

C'est pour cette raison qu'il faut toujours cultiver une profonde méfiance envers ces rebelles trop apparents : rebelles à tresses, à nattes, à tatouages, rebelles à grande gueule, rebelles « moi je », qui préviennent, qui expliquent qu’ils n’ont pas la langue dans leur poche… Rebelles qui annoncent la couleur, rebelles dont c’est marqué sur le T-shirt… Cette méfiance, je la tiens pour ma part d’une expérience et d’un jour précis.



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Il y avait ce type au lycée, qui à lui seul représentait l'esprit de la folle jeunesse : beau comme un Rimbaud, la frange ébouriffée comme il faut, occupant de tout son long le créneau des musiques alternatives, avec son groupe, ses pantalons reggae, ses blousons grunge, ses coupes de cheveux toujours intéressantes... et en sus l’avantage décisif d’être moitié américain ! Imbattable, les filles ne s’y trompaient pas. Il était plutôt sympathique, du reste. Pas flambeur, il n’en faisait pas des caisses : il était simplement charismatique et rebelle affiché. Autour de lui gravitait tout ce que le lycée pouvait compter d’underground, de cools et de fumeurs de shit. On était l’année du bac, et ce qui agitait les esprits, outre l’examen, c’était la rumeur que le traditionnel chahut de fin d’année - l’Enterrement des Terminales ! - serait interdit cette fois-ci. Colère. Année après année on avait assisté, admiré et subi ceux de nos aînés, et maintenant que c’était notre tour c’était fini ? Pour tous, il n’en était pas question : autorisé ou pas, l'enterrement aurait bien lieu ! Mais, au fil des semaines et à mesure que le bac approchait, l’atmosphère soixante-huitarde s’est dégonflée. Les élèves dans leur ensemble en avaient de moins en moins à faire, ils cédaient aux pressions faites sur les révisions, passaient à autre chose… A la veille du jour J, alors qu'on s’assurait des soutiens fiables, j’étais allé en causer avec mon rebelle : l’Américain. Jusqu'à présent il avait été vindicatif sur le sujet, mais mince ! voilà qu’il avait changé de ton, en une nuit ! D’un air faussement blasé, il m’expliquait que « c’était vraiment tous des cons », que ça le dégoûtait, que ce « lycée de merde » lui ôtait jusqu’à l'envie de la rigolade, et que tu sais quoi : il n’avait même plus envie d’en découdre mais simplement de se barrer, et qu'au lieu de participer, il allait plutôt se poser avec un djembé dans le couloir des salles de classe pour « les faire chier une dernière fois » avant le dernier cours.

baudruche dégonflée 

Bien sûr il ne l’a pas fait non plus. Ni aucun de ses amis anticonformistes. Aucun d’eux n’était là le lendemain, parmi la colonne d’élèves en noir et en peintures de guerre, qui déferla et s’abattit sur le lycée. On jeta des oeufs, de la farine, on entarta bêtement ses profs comme il se doit, on glissa du poisson pourri dans les faux plafonds, on fut convoqués les jours suivants et sermonnés tandis que ces élèves qui, les 364 autres jours de l'année arboraient des T-shirt « Che Guevara », avaient plutôt choisi de s'abstenir et de réviser leur bac.

Les seuls à être allés au bout, au contraire, c’était l’autre camp : l’armée des puceaux, des normaux, ceux qu’on appellerait quelques années plus tard les « nobody », ceux qui restaient manger à la cantine, avec leurs jeans trop serrés et leurs polos tout naze sans marque et sans groupe de rock dessus. Cette journée fut une sublime allégorie de la séparation entre ces deux mondes : tandis que les uns avaient bravé l’interdit et se retrouvaient dans la cour du lycée à chercher qui arroser ou enfariner, les autres - les rebelles déclarés - avaient été parqués avec le reste du bétail à l’intérieur des classes, afin de nous priver de cibles. Les visages se faisaient face, de part et d’autre des vitres du rez-de-chaussée. Je repense souvent à cette image, cette vitre de séparation. Peut-être ma mémoire enjolive-t-elle, mais je reste certain d’avoir vu, derrière les reflets ombragés, la moue passive de mon rebelle américain, cloîtré avec les professeurs en attendant que ça passe !

On me dira que c'est anecdotique, dérisoire, que ça ne présage pas de la capacité de ces personnes à entrer en véritable résistance lorsque la cause est sérieuse et que le jeu en vaut la chandelle. Je crois au contraire que c'est très parlant, et que celui qui n'a pas su se solidariser à cette époque où l'enjeu était nul et où il avait très peu à perdre, a encore moins de raisons de le faire dans une vraie situation de risque et de combat.

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Sortir de l'euro, avec Léguman


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Stravinsky, The Rite of Spring, Animated Graphical Score

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J.J. Cale n'est plus





J.J. Cale parlait peu de lui-même. Il n'aimait ni les interviews, ni les lieux exposés, ni les emmerdeurs. Il a vécu pour son art, instruments en mains, à son rythme. Il devait bien rire des articles qu'il inspirait, où les mêmes choses sont répétées cent fois, son accès à une gloire discrète grâce aux reprises qu'Eric Clapton fit de ses chansons, l'influence qu'il eut sur tant de célèbres vendeurs de disques, mieux armés que lui pour plaire aux multitudes.

Ce qui saute aux oreilles, chez lui, c’est qu’il continue de comprendre ce qu’est le blues après qu’un siècle a passé dessus. Il y apporte sa note sans tomber dans les répétitions de formules convenues, que chaque nouveau gratteur de guitare apprend très tôt pour n’en plus sortir. Les formules, il a su créer les siennes, et les exploiter sur plusieurs décennies. On lui a reproché ça, d’ailleurs, cette propension à refaire les « mêmes » morceaux, comme si les bluesmen, comme si les musiciens de reggae faisaient autre chose que jouer les « mêmes » morceaux…
Mais J.J. Cale n’est pas seulement un chanteur de blues, sa musique est enrichie des nuances du jazz, du country folk et d’une forme personnelle de rock. Opération de mélange dans laquelle il a réussi à ne pas oublier le blues, à en conserver la structure et l’esprit, non les formes épuisées.




Les journaux spécialisés ( ?) le décrivent comme un « guitar hero », expression creuse censée attirer à elle les fanatiques de la course aux notes. J’affirme ici qu’il n’en est rien, qu’il n’a pas les attributs de la catégorie et n’en a surtout jamais joué le jeu. C’est un grand guitariste dans son style, qui n’a rien d’héroïque, qui ne sacrifie pas son art pour le plaisir des foules adolescentes et ne prend jamais la pose. Le « guitar hero » n’est ni un héros, ni un simple guitariste surdoué, c’est une figure contemporaine qui a peu à voir avec la musique. C’est une icône, un produit qui utilise son corps pour la séduction comme d’autres mettent en avant leur poitrine de rêve. Dans le rock, les femmes séduisent avec leur voix, leurs lèvres, leur corps ; les hommes, eux, sont des « guitar heros ». On n’aurait pas idée de désigner Wes Montgomery ou Andres Segovia comme des guitar hero : ce sont des guitaristes majeurs, des génies, des musiciens d’exception, cela suffit bien. D’ailleurs, plutôt que s’attarder sur la figure du guitar hero, je renvoie les curieux aux analyses de Michel Clouscard sur ces héros chevelus, guitaristes et portant des Jeans, que le capitalisme procure aux jeunes comme autant de modèles pour une rébellion si pratique, qui n’empêche ni la consommation, ni la soumission à ses règles, bien au contraire…

Plutôt que guitariste héroïque, J.J. Cale fut un exceptionnel mélodiste, un songwriter de premier plan, et un ingénieur du son hors pair. Ses prestations scéniques ont souvent déçu, et pour cause : ni volontaire pour faire le numéro du virtuose, ni capable de se rouler par terre pour affirmer son propos, Cale déroulait une nonchalance qui s’accorde mal avec les grandes scènes. Une nonchalance qui s’accorde mal, surtout, avec l’hystérie de bon goût censée accompagner chaque fois l’apparition publique des maîtres.



Si on veut le connaître, pas de doute, c’est vers ses albums qu’il faut aller, en particulier ceux sortis jusqu’en 1983. Après cette date, le talent mélodiste est amoindri, et les perles se font plus rares. La nonchalance dont on lui fait crédit n’a pourtant pas affecté la tenue de ces albums : le son y est toujours étonnant, jusqu’à devenir le son de Tulsa, le son de Mister Cale, qu’on reconnaît aujourd’hui chez ses imitateurs et ses disciples (le générique des Sopranos en est un exemple célèbre). La complexité des recettes du son Cale a toujours été mise au service de la simplicité de ses chansons. J.J. Cale n’a jamais perdu le principe simple de sa musique populaire, qualité rare chez les surdoués. Tout est simple, tout coule, tout roule, chaud et lancinant, comme une virée sur les routes désertes de l’Oklahoma. C’est une musique discrète, qui a de la tenue, donc de la retenue.

J.J. Cale est mort avant-hier, à 74 ans, alors qu’il semblait bien parti pour être éternel. Il avait le rare privilège d’être moins connu que ses chefs d’œuvre, comme s’il avait été oublié de son vivant. Oublié dans un monde sans mémoire, ou qui en change tous les quatre matins. Oublié au milieu des quarts d’heures de célébrité qu’on déverse à profusion comme une régalade de fête foraine, et dont s’emparent les pires bourriques sous nos applaudissements. Oublié comme on peut le dire d’un coin de campagne, lent, silencieux et modeste, où il est encore possible de vivre.


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Fais pas genre, bâtard !

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Elvis Costello & The Roots - "Walk Us Uptown"



Premier extrait d'un album commun dont la sortie est prévue pour septembre 2013 chez Blue Note.

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Les gens qu'on aime : Denys de La Patellière



Nonagénaire, Denys de La Patellière vient de mourir, ce 21 juillet. Un jour pas plus moche qu'un autre pour mourir. Il était un des derniers représentants du cinéma populaire français des années 1950 et 1960, conçu comme tel, pour la distraction du public. Comme tant d’autres, il fut attaqué par les champions de la Nouvelle vague, dont on ne peut soutenir la plupart des films aujourd’hui. Les Cahiers du cinéma écrivirent que ses "films valent ce que vaut Gabin, et Gabin ne vaut rien". Fallait oser...
René Château affirme que le cinéma commercial d’autrefois est le cinéma classique d’aujourd’hui. Le cinéma fait par des artisans fiers de l’être, qui cherchaient à plaire au plus grand nombre sans l’abrutir de spectacles idiots. Sans cette exigence-là, bien sûr, on sait le genre d’âneries que l’ambition commerciale est capable de produire. Ceux qui furent voués aux gémonies par un groupe d’idéologues, qualifiés d’archaïques, de poussiéreux, sont reconnus comme des grands par le suffrage du temps. Denys de La Patellière y a sa place, à côté des Verneuil, des Grangier, des Lautner, des Autant-Lara, des Granier-Defferre…



Il faut dire qu’il y a populaire et populaire. Dans un film de La Patellière, quand Jean Gabin cause vélo dans un bistrot, il le fait avec les mots de Michel Audiard. Il n’est pas laissé à lui-même, ni tenu d’imiter ce qu’il a pu entendre le dimanche d’avant en prenant l’apéro chez René. C'est une partition au mot près, servie par un interprète de génie. Tout est affaire de transposition. C’est l’exacte différence d’avec le cinéma d’un Abdellatif Kéchiche, par exemple, qui ne cherche pas à traduire les nouvelles façons d’être d’un certain peuple, mais à les mettre telles quelles dans ses films. Il fait passer dans ses films, mais sans se l’approprier, une langue d’analphabètes, une langue faite pour résister en milieu hostile, langue d’une pauvreté navrante, qui ne chante pas, qui n’évoque pas, une langue qui ne sait que cracher et mordre. D'où l'écrasante impression de vulgarité qui nous saisit. Certes, il donne une exposition aux gens qui la parlent, et qui sont censés être « le peuple ». Mais on peut se demander si cette exposition leur rend service.
Or, quand on revoit les films de La Patellière, grâce à la transposition artistique et à l’œil du cinéaste, on admire ce peuple, et on est fier d’en être.



Le conseil de tonton Beboper : si vous ne les connaissez pas, voyez sans tarder Retour de manivelle, Le bateau d'Emile, Un taxi pour Tobrouk, Le voyage du père, Les grandes familles, et Rue des prairies...

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Les brouteurs du net (message d'utilité publique)

Les brouteurs ont vu le jour du côté d'Abidjan (patrie des goys du nord qui se tournent pour pleurer) mais essaiment aujourd'hui aux quatre coins de la planète. Ils se servent du net pour entrer en contact avec des personnes souvent esseulées et en grande détresse morale ou intellectuelle pour leur voler leurs maigres économies, souvent au terme d'un chantage affectif poussé sur plusieurs mois.
Devant les stratagèmes de plus en plus élaborés mis en place pour tondre les naïfs, le CGB se doit de mettre en garde ses gentils lecteurs qui pourraient, eux ou leur entourage, se trouver confrontés à ce genre de situation.

Exemple de technique particulièrement sophistiquée (cliquez pour agrandir) :


Si jamais vous vous trouvez, à votre tour, face à un interlocuteur vous proposant contre la modique somme de 220 euros (transports non compris) un séjour de deux jours pendant lequel vous aurez la chance de manger les restes de la veille, de coucher dans un dortoir ou de sympathiser avec un cheval : prenez vos jambes à votre cou ! Sous des dehors parfois sympathiques ou un discours iconoclaste ces gens n'en veulent qu'à votre porte-monnaie, sans compter les dégâts sur votre santé mentale.

Merci de votre attention.


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Mari vaut bien une messe

Une messe de mariage, ce n’est jamais aussi long et insupportable que lorsque les mariés eux-mêmes n'en ont manifestement rien à foutre mais qu'ils se la sont infligée comme figure obligatoire, et nous avec. Résultat : une heure à passer dans une ambiance étouffante, parmi des gens dont personne ne sait ce qu’il fait là, à commencer par le marié qui fait tout pour montrer, par des œillades appuyées, qu’il est désolé de nous retenir ici et que « vivement que l’curé ait fini, qu’on aille s’en jeter un ! ».

tourner serviettes

Que ne s’est-il dispensé tout à fait de messe ? On ne le saura jamais. Il y tenait quand même. Ça se fait. Et dès qu’ils eurent choisi l’église et le curé, les mariés n’ont plus eu de souci que de désacraliser la cérémonie à tout prix, par le truchement d’animations diverses, destinées à la rendre moins ennuyeuse selon leurs critères.


Ainsi le grand cirque démarre, en grandes pompes cirées. Aujourd’hui, ce ne sont plus de simples rappels à l’ordre et au recueillement que le prêtre doit faire observer. Il doit encore supporter le tournoiement permanent de la vidéaste et du paparazzi officiels, qui cherchent à choper l’angle de vue inédit. Il doit tolérer qu’un tohu-bohu se répande au moindre temps mort dans la célébration. Il doit laisser le frangin de la mariée remplacer une lecture biblique par un texte de son cru sur l’enfance attendrissante de sa sœur, ou encore une citation d’une auteur américaine dans le goût de « dans un couple il faut pimenter le quotidien, chasser la routine et toujours se surprendre »… Il doit tempérer les applaudissements de la foule qui hulule au moment où les mariés se roulent une pelle
hollywoodienne. Et point d’orgue : il écoutera s’élever le long des colonnes les accords sacrés de I do it for you de Bryan Adams !


Encore est-il bien heureux que l’assemblée, en entendant ce hit, se contente d’un début de hola avant de s’arrêter d’elle­-même sans aller plus loin dans l’hystérie. L’étendue des dégâts est telle, et elle est d’autant plus surprenante à observer lorsqu’elle atteint des milieux campagnards, ruraux, populaires, agricoles... où selon l’idée que je m’en fais, chacun a forcément assisté à un bout de messe, a pénétré dans une église au moins une fois dans sa vie pour avoir une intuition même approximative de l’attitude à observer. Comment en arrive-t-on à ce qu’une foule entière soit à ce point privée de l’instinct le plus simple de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas ? Comment, même laïcisés, les enfants d’une religion peuvent-ils lui devenir étrangers au point de ne plus avoir aucune notion de solennité ? En vérité, on ne pourrait pas se comporter de façon beaucoup plus inappropriée en débarquant, radicalement ignorant, dans le temple d’une religion inconnue. Et il ne doit pas y avoir beaucoup d’autres cultures (d’autres religions surtout) dont les descendants, ayant oublié les rites, se sentent aussi libres de les saccager par manque de retenue. Alors pourquoi ? Pourquoi ces mariés, pour qui une messe - fût-elle celle de leur mariage - est une tannée, persévèrent-ils à infliger leur présence à un prêtre et à une église ? Pourquoi entament-ils une démarche de bénédiction religieuse si ce qu’ils veulent entendre, au fond, c’est I do it for you ? Pourquoi réitérer à l’église la foire qui peut avoir lieu à la salle des fêtes et à la mairie le reste de la journée ? C’est que l’église, en réalité, fait partie du folklore : elle est simplement l’un des bullet points sur la to do list de la wedding planner que les mariés ont payée pour dépenser leur budget mariage.

wedding-planner
« Tes paupières sont lourdes... Et maintenant tu vas me donner ton argent... »

Il y a un budget et il faut bien le claquer : il faut bien « animer » la journée un maximum. D’où l’église, où l’on fait venir à grand frais un groupe de gospel qu’on ne connait ni d’Eve ni d’Adam et que l’on paye une fortune pour que soit chanté Amazing Grace, comme dans son film préféré. D’où le dispositif média impressionnant, comprenant le photographe et la vidéaste donc, mais aussi un drone à hélices qui prend photos et films en vol plané, des écrans diffusant les photos numériques qui ont été prises l'heure d'avant, des cartons d’invitation hi-tech, un livre d'or pré imprimé avec photos des mariés qui posent sur papier glacé, façon « Dieux du Stade » ! L'église reste le décorum incontestable d'une journée de mariage réussie. Si on en avait les moyens, avec en sus la volonté de fiche la paix à M'sieur le Curé, on en ferait reconstituer une dans un studio, pleine de fleurs et de tulle, pour se lâcher plus complètement sur des tubes crémeux et romantiques.

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Bretigny-sur-Orge : l’infâme a bel et bien été commis

Alors que la situation se complexifie entre confirmations et infirmations successives, un nouvel élément vient apporter un éclairage sur ce qu’il s’est réellement passé. Il s’agit du texto envoyé par un CRS à un collègue lors du sauvetage, disant : « des victimes pillées par des racailles ».

« I-nac-cep-table ! A gerber ! »

Immédiatement prévenu, Manuel Vals a interrompu son week-end et s’est rendu auprès des victimes et de leurs proches. « C’est proprement odieux et inacceptable » a martelé le Ministre de l’Intérieur. « Comment voulez-vous vous sentir intégré lorsque les fonctionnaires de l’ordre public eux-mêmes vous appellent ‘racaille’ ? Et par SMS en plus, dans votre dos ! Ce mot est ignoble. J’ai envie de vomir là ».

Ce soir, les familles de plusieurs jeunes qui avaient été interpellés puis relâchés lors de la catastrophe, étaient visiblement sous le choc. Peut-être plus encore que la jeune femme de Trappes à qui on a fait subir un contrôle d’identité. Une cellule psychologique a été mise en place en attendant les prolongements judiciaires que cette affaire ne devrait pas manquer de prendre.

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Les délices de Camba

Jean-Christophe Cambadelis : Une envie, Un délice
Texte du secrétaire national en charge de l'Europe et l'international du parti socialiste suite aux derniers événements de Trappes et de Brétigny.
Ce qui se passe à Trappes et que l’on nomme pudiquement d’échauffourées est plus signifiant qu’on ne le croit. Peu importe le prétexte vrai-faux.

Le port du niqab est une provocation qui doit être traitée comme telle. Mais contrôle musclé ne règle rien à l’affaire. Provocation / répression / mobilisation. On connait ! Non? Par contre ce qui court sur la toile illustre la dérive des continents entre une partie de la jeunesse d’origine musulmane qui ne supporte plus l’ignorance, la stigmatisation, et une partie de la France qui refuse de se reconnaître dans le métissage. La surmédiatisation des méfaits en marge du drame de Brétigny est illustratrice du climat français sur lequel prospère le Front national et quelques extrémistes. Demain selon les cas on verra dans cet affrontement la main des salafistes ou la police petit blanc. Très bien, il ne s’agit d’excuser personne mais tout cela est le symptôme d’une France qui craque. La cohésion française abîmée par le sarkozisme est achevée par la relégation urbaine. Il faut bien sûr en appeler à la République mais s’interroger sur ce qu’elle a à offrir à ses enfants comme modèle d’intégration donc d’égalité. Je crains que les discours de fermeté ne soient que des cautères sur une jambe de bois. Certes il faut être ferme mais juste. Et cela demande du courage de la vision et des moyens. Par petite touche les rivets du cerceau qui maintiennent le tonneau de la cohésion nationale sautent. Aujourd’hui les banlieues, demain les universités? La jeunesse se désespère. Attention danger
SOURCE

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Voyage au bout de la nuit, le discours de Princhard

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Le son du jour qui souffle le calme en tempête

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Avec François Hollande un autre bling-bling est possible


Le brillant-brillant à son meilleur

C'est une cause entendue, si Nicolas Sarkozy a perdu son trône républicain il le doit à sa personnalité clivante. Sarko divisait et dans un pays qui ne s'aime déjà pas beaucoup c'est une faute impardonnable. En cause ? Principalement ses ostentatoires goûts, ses valeurs d'homme de droite d'affaires. Son image de Golden Boy sous amphets qui entre deux non-lectures de la Princesse de Clèves, saute en chute libre de Air Sarko One, Rolex au poignet, pour parader de dîner au Fouquet's en yacht d'amis milliardaires au bras d'une geisha choisie sur catalogue. L'homme pressé a rapidement lassé un électorat qui l'avait pourtant élu sur cette image quelques années auparavant.

Pour lui piquer la place, François Hollande a choisi de se positionner sur le créneau inverse. Fini l'omni président, le bling-bling, place à l'humilité et à la présidence normale. « Regardez-moi, je suis comme vous » claironnait-il au risque de renvoyer une image peu flatteuse d'eux-même aux Français censés se reconnaître dans cet homme d'appareil un brin falot. Pourtant après une longue année de pluvieuse présidence normale, le CGB est en mesure de vous révéler la vérité : François Hollande est un président bling-bling de gauche !

Jusqu'ici on avait regardé François d'un œil un peu amusé. François Hollande était François Perrin, un mec maladroit, un peu normal et un peu trop flan, mais en réalité ,sous le costume de président un peu trop large pour lui, Hollande se révèle un véritable provocateur. François a un plan pour nous. Sa dernière facétie en date consistant à substituer une hystéro qui se barbouille les seins au marqueur à notre bonne vieille gueuse sur les timbres poste après 6 mois de mariage gay devrait l'avoir totalement démasqué. Même si on se félicite de l'abandon du projet initial qui était de mixer les ganaches de Bachelot et Taubira, le projet du CGB consistant en un mélange de Christophe Girard et de Jean-Luc Romero auquel serait venu se greffer la moustache de Renaud Camus n'ayant pas non plus été retenu, il est temps d'admettre que François Hollande n'est pas le président de tous les Français. La division, il la cherche. Le « 2 poids 2 mesures » qu'on lui reproche, il est voulu, il le rend volontairement ostensible. Le champ politique s'étant réduit à celui des symboles, Hollande joue la carte des mesures et mesurettes bling bling de gauche, réjouissants une mineure frange de la population, hérissant la majorité des gens.

Le bling bling sarkozien consistait en l'affichage de ses biens matériels, le bling bling hollandien consiste à montrer son progressisme à tous les passants. Un peu voyant, un peu vulgaire, chacun dans son style. Si le premier jouissait de l'économie de la rareté, de l'affichage de symboles de réussite réservés à une minorité, le second lui se veut pour tous. Il s'impose à tous, en vérité il est contre tous. Il impose les caprices de la minorité à la majorité.

Qui n'a jamais rencontré un jeune couple progressiste et métissé expliquant son mariage comme « un gros fuck à tous les fachos », pourra se reporter au discours militant du premier mariage gay de Montpellier qui lui aussi se voulait un symbole contre le prétendu archaïsme de la société des autres, des pas comme nous. Le progressisme festif hollandien est en guerre contre la moitié des habitants du pays. N'était-il pas censé nous rassembler le petit père François après 5 ans de quasi guerre civile médiatique ?
Et voici Inna Shevchenko intronisée Marianne, le symbole de la République, peut-être le plus consensuel de tous, celui porteur de valeurs en qui chaque Français est censé se retrouver. Inna Shevchenko arrivée en France il y a un an, dont le nom parle moins à 90 % des Français qu'une photo de ses nichons venait juste de se fendre d'une déclaration insultant la seconde religion en France. Toute heureuse de cette promotion inattendue, elle en a profité pour tweeter une véritable déclaration d'amour au peuple français : « Les FEMEN sont sur le timbre français. Maintenant les homophobes, extrémistes, fascistes devront lécher mon cul quand ils voudront envoyer une lettre ».
On connaissait le goût de François Hollande pour l'humour mordant, les piques et saillies dont il régalait les journalistes avant de devenir président, nous découvrons aujourd'hui son goût pour la grosse farce ostentatoire. Le CGB lui souhaite d'être toujours là pour assister à la fin du spectacle.

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Debord à la dérive

« Suivant le progrès de l'accumulation des produits séparés et de la concentration du processus productif, l'unité et la communication deviennent l'attribut exclusif de la direction du système ».

Ou encore : « La division des tâches spectaculaires qui conserve la généralité de l'ordre existant, conserve principalement le pôle dominant de son développement ».

***

C'est dans cette langue ouatée et « indigeste », aimerait-on dire si seulement on avait pu en ingurgiter un morceau, qu’est écrite l’œuvre phare de Guy Debord : La Société du Spectacle. Je sais pas vous, moi je peux pas.

Si je m’attendais… Des années que ce titre apparaît aux intersections d'autres lectures, que ce nom m’est soufflé et que je savais qu’il devait logiquement me plaire, et c’est un petit choc de découvrir qu’il ne parle pas du tout ma langue. Lui étais-je trop facilement acquis ? C’est en tout cas une surprise, sinon une déception. Il y a des auteurs que l’on a peut-être trop attendu pour lire, avec qui l’on a manqué son rendez-vous.

dérive paris

Ceci dit, certains écrits plus anciens (car ce sont en réalité les œuvres complètes que j'ai lues), la période de jeunesse avec Potlatch et l'Internationale lettriste notamment, ont un véritable intérêt.

Je retiens principalement l’approche psycho-géographique et sa théorie de la dérive : sous un abord urbanistique et scientifique, il s'agit d’explorer les villes sous un jour nouveau et d’en cartographier les « unités d’ambiance », c’est-à-dire de dessiner la géographie réelle des quartiers, indépendamment des formes que l’administration, le cadastre ou l’histoire ont pu leur donner. Une « unité d’ambiance », on l’imagine, tire son existence d’un ensemble associant un décor, une atmosphère de quartier, une ambiance sociale, des souvenirs… Et la dérive est la méthode de relevé topographique qui consiste à déambuler de façon plus ou moins aléatoire dans la ville pour répertorier ces îlots de vie caractéristiques, pour trouver les « passages » d’un quartier à l’autre... Il faut en réalité arriver au premier compte rendu de dérive pour s’apercevoir que, sous le vernis méthodique, cette nouvelle science revient principalement à errer dans Paris plus ou moins ivre avec ses compagnons.

Reste cette façon de se réapproprier l'espace (certes à moindre frais !), de renouveler son regard, par exemple à travers cette simple manie qu'ont trouvé Debord et ses amis, de rebaptiser les lieux parisiens en retirant la désignation « saint » à ceux qui en sont affublés. On se promène ainsi à travers le quartier Sulpice, le boulevard Michel ou Germain, la rue de la Montagne Geneviève ou encore la commune de Denis... et par cette simple astuce ces lieux reprennent un peu de leur mystère et de leur virginité.

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Débat entre Robert Paxton et Jacques Sémelin (La Fabrique de l'Histoire)

Débat organisé par la librairie Les Cahiers Lamartine le vendredi 28 juin dernier à Cluny entre Robert Paxton, historien américain spécialiste du régime de Vichy et Jacques Sémelin, directeur de recherches au CERI-CNRS, à l’occasion de la sortie de l’ouvrage «Persécutions et entraides dans la France occupée. Comment 75% des juifs en France ont échappé à la mort» (éd. Les Arènes-Le Seuil).




En 1973, la sortie en version française de La France de Vichy de Robert Paxton met à bas le traitement de l'Occupation par le biais de la Résistance et du Gaullisme. Paxton y décrit un pays largement vichyste et antisémite. D'iconoclaste, la somme historique va devenir la norme, la référence définitive sur le traitement du régime de Vichy. Aujourd'hui des historiens remettent en cause ou du moins nuancent cette vision de l'Histoire, comme l'historien Jacques Sémelin. C'est la rencontre entre ces deux écoles qui faisait débat le 28 juin 2013 à la librairie Les Cahiers Lamartine.

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Interview 14 juillet 2013

En exclusivité le Président François Hollande a bien voulu répondre sans détour aux questions musclées du CGB :

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Voltaire démasqué


(Un nouveau texte proposé par l'ami Pic de la Farandole)



Grande est l’erreur de confondre les mythes et les hommes.

Assertion :
N°1 : «Portez vous bien, éclairez et méprisez le genre humain ».
N°2 : « Le peuple est entre l’homme et la bête ».
N°3 : « Ils n’en sont pas moins les plus grand des gueux qui aient jamais souillé la face du globe ». (Au sujet des juifs)
N°4 « Cette raison éclairée qui vous met autant au dessus du vulgaire qu’elle met l’espèce humaine au dessus des autres animaux ».

Indigné, hurlant, Harlem alerte Stéphane Hessel, les ligues et un chouia les femens, nibards en pointe, fer de lance de la révolution, pâle copie des trois Glorieuses du bon Delacroix.
« On les tient, les dictateurs, les fachos et autres désagréables, du knout pour tous », ameute-t-il sa vilaine coterie.
Du knout rose et rouge à en réhabiliter Georges Marchais. Prés de H. Désir se tient BHL, philosophe mondain, cancaneur phtisique sévissant chez Elle et Marie-Claire, deux gars qui vont vite à vous bricoler une guillotine, entre soi, tous compagnonnant dans l’exécution sommaire de la pensée.

Mais le bât blesse dès qu’à César, il faut le bien restituer !
N° 1 et 2 : ce n’est pas le Caudillo c’est Voltaire !
N°3 : Ce n’est pas Ferdinand Céline, c’est l’Arouet. Voltaire ronronne antisémite. Est-ce lui qui a enseigné la démocratie et l’amitié entre les peuples à Mohamed Merha ?
N°4 : Paul-Henri Thiry, baron d’Holbach, né Paul Heinrich Dietrich Von Holbach, une déclinaison patronymique qui sent son faussaire à plein nez.
On est déjà dans l’Europe totalitaire, Maastricht avant la lettre, Europe du mépris des peuples.


L’ami Arouet n’a jamais hésité à charger la charrette et son fan-club nous offre de l’apocryphe avec roulements de tambour: "Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire".

Approchons-nous plus prés, Arouet a la dent dure, la rancune tenace, la preuve nous est donnée quand à son comportement vis-à-vis de La Beaumelle, ce dernier ayant considéré son « Siècle de Louis XIV » comme trop courtisan et fait remarquer aussi que le grand philosophe paraissait bien servile dans sa relation avec Fréderic II.
Notre philosophe récidivera dans son « Histoire de Pierre Le Grand » au sujet de laquelle il écrira le 22 avril 1760 à Ivan Schouvalov , chambellan et favori de la tsarine Elisabeth : « Je ne veux blesser ni la vérité ni la délicatesse de votre cour »
Au même le 24 mai 1761 concernant les documents dont il se sert : « J’en ai supprimé tout ce qui pouvait vous être défavorable et j’en ai tiré tout ce qui pouvait révéler la gloire de votre patrie ».

Je fais court avec impasse pour les Lettres de Cachet qu’il réclamera à plusieurs reprises pour qui lui déplait
En gravochant tel un cassandre glaneur de mitraille, le père Hugo nous avait bien prévenu, lui qui avait pour saine philosophie de faire sauter des petites bonnes sur ses genoux :
« Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à Rousseau. »
 
Tout un chacun peut croire que je chauffe de la cafetière, entraîné par quelques neurones agressifs et divagants, mais j’ai des preuves ! Je vous conseille la lecture du « Voltaire méconnu » de Xavier Martin, paru en 2006, qui tire toutes ces assertions de la correspondance du philosophe publiée par les Éditions Besterman (Canada)


Pourquoi dans le grand troupeau, ne pas se contenter de suivre le chemin qui s’ouvre devant nous plutôt qu’au grand Maître aller chercher quelques poux inutiles dans la tète ? Tout simplement parce qu’il nous a laissé des émules et pas des moindres.
Proche de nous, les compagnons de route avec qui Pierre Daix, communiste à 17 ans et arrêté par la police de Vichy puis envoyé à Mauthausen, aura des relations suivies. 

Il écrira le 17 novembre 1949 un article, « Pierre Daix, matricule 59 807 à Mauthausen », paru dans les Lettres françaises, démentant qu'il y eût un univers concentrationnaire en Union soviétique. Néanmoins, à la mort de Staline survenue le 5 mars1953, lors de la parution le 12 mars suivant dans le même journal de son portrait exécuté par Picasso, naquit une polémique.
Pierre Daix : Mais enfin, Elsa, Staline n’est pas Dieu le père !
Elsa Triolet : Justement si, Pierre. Personne ne va lire ce numéro [nécrologique des "Lettres françaises"]. Personne ne va même réfléchir à ce que signifie ce dessin de Picasso. Il n’a pas déformé le visage de Staline. Il l’a même respecté. Mais il a osé y toucher. Il a osé, Pierre, est-ce que vous comprenez ?
Sans commentaire !





Plus près de nous encore V. Peillon, ministre de l’éducation nationale nous a pondu « La révolution française n’est pas terminée ». Livre qu’on peut ne pas lire On y trouve un programme pour nos enfants aussi intéressant que celui de Rousseau pour « L’Emile ». 

La palme revient chez les héritiers des Lumières, aux écologistes, qui mieux que le modeste Bakounine, qui se proposait de se débarrasser de Dieu, s’enivrent de le remplacer.

Il fut un temps où les philosophes proposèrent une Monarchie éclairée, aujourd’hui leurs enfants tentent de nous imposer la Démocratie Totalitaire


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Le renouvellement du même


Nous arrivons à un âge où la toute première jeunesse est passée, il faut bien le reconnaître. Un âge où malgré notre bonne volonté, les choses ne nous impressionneront plus jamais autant. C’est comme si nous avions fait un tour de manège et que nous nous apprêtions à en faire un deuxième : il n’est pas dit qu’il ne reste pas quelques surprises qui nous aient échappées, et fort heureusement nous avons de la curiosité à revendre, mais enfin nous avons perdu un certain pucelage de notre vision des choses, et nous ne serons plus tout à fait si innocents ni si dupes.

Une présidentielle à la télé, un nouveau conflit international qui éclate… et nous avons un peu l’impression d’avoir déjà vu le film. Un gogo qui débarque dans notre entourage, un énergumène se prévalant d’originalité, et il se trouve que nous connaissons déjà sa comédie : nous en avions un semblable avec nous à la fac ou dans notre premier boulot. Un nouveau prodige musical, un nouveau « plus grand groupe de tous les temps », et la farce est usée : on ne nous la fait plus, parce qu’il se trouve que nous étions déjà là pour le plus grand groupe de tous les temps de l’année dernière.

En un mot : on vieillit, on s'encroûte, et ce n’est pas si grave. Je n’arrive pas à me désoler qu’en matière de musique par exemple, je m’en tienne de plus en plus aux vieilleries que j’ai toujours écoutées. J’essaie pourtant, sporadiquement : je laisse traîner une oreille dans l’actualité. Mais jamais rien ne me renverse définitivement. Tout est au mieux gentillet. Ici un groupe qui fait du vieux mais avec des moyens actuels, là un groupe-à-un-seul-tube, dont le reste de l’album est désespérant de tricotage... Rien qui reste et qui perdure. Rien qui de lui-même se révèle indispensable, parvienne à ne pas disparaître dans l'oubli. Et c'est assez naturel, au fond, que les choses découvertes dans sa jeunesse aient cette indélébilité sur laquelle ce qui succède ne peut pas s'accrocher. C'est assez naturel que la musique et les découvertes de sa jeunesse constituent la palette de couleurs à travers laquelle on voit et on aime les choses pour le restant de sa vie, et que hormis quelques exceptions qui réussissent à s’intercaler, la bande originale de sa vie soit pour la plupart déjà constituée passés les 30 ans.

vieux con
 « Dick foriver »

Et tout irait pour le mieux, finalement, s'il n'y avait les autres pour nous inspirer un soupçon de culpabilité. Le trentenaire d’aujourd’hui vit avec - planant au-dessus de lui - le spectre du vieux con : celui bloqué dans son époque, œil dans le rétro, qu’il ne faut surtout pas devenir. Ces gens vivent comme terrorisés à l’idée de louper quelque chose, vieillissent avec le souci de maintenir le rythme auquel ils « découvrent », avec le souci de connaître les dernières modes, les derniers codes - et, pour les plus pathétiques, de les adopter. Ils s’acharnent à conserver et renouveler l'habitus de cette jeunesse dont ils ne font plus partie et à qui ils refusent de céder la place.

En les voyant faire, je n’ai pas tellement l’impression de passer à côté de la nouveauté, de rater une cure de jouvence, mais plutôt d'être préservé du renouvellement : l’incessant et stérile renouvellement du même. En les voyant, je vois une terrible fuite en avant, similaire à celle de ces vieilles qui recourent aux injections plastiques pour repousser l'inévitable de quelques années. Fuite en avant qui sera de toute façon tôt ou tard impossible à tenir. Alors souffle un coup, détends-toi, laisse aller. Rester cool, c'est beaucoup moins jouer l'ado perpétuellement émerveillé que d’accepter sereinement d’en rester aux choses de son époque. Pire que le vieux con, il y a le vieux beau, celui qui à trop vouloir rester dans le coup, demeurer jeune et vivant, est le dernier à s’apercevoir qu’il n’est vraiment plus ni l'un ni l'autre.

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La minute de Batpat : John Legend & MTV

Vous avez sûrement manqué le concert de Legend, John Legend, à l’Olympia du samedi 6 juillet.
Tu aimes John Legend ? 

Historiquement John Legend, pianiste à marcel et biceps saillant, fit mouche dès son premier album Get lifted. Une réussite totale à la fois artistiquement et commercialement, le beau Johnny livrant, par-delà le morceau Refuge, toute une série de hits, forcément en-dessous de la ceinture mais couinant toujours i love you...
Ce qu’il y a de sensationnel avec la nature, c’est son talent prodigieux pour combler les vides et amorcer sans cesse un recommencement, un nouveau cycle, un renouveau. Pendant 20 ans, l’humanité aura vécu sans Marvin Gaye, disparu tragiquement le 1er avril 1984 sous les coups de feu de son papa vengeur. « You don’t have to worry, daddy’s wrong ! » prêchait-il.
Fred Perry-t-on toujours par là où on a péché ?...


Orpheline de son maître séducteur, l’humanité et moi-même, sombrions dans une dépression sans nom, cherchant çà et là, malgré les Bono, les Maxwell, les D'Angelo, et les magazines féminins, des compensations impossibles à la disparition du prince des lovers, celui par qui les relations amoureuses se nouant dans les clubs et les classes de CM1 étaient passées du piège abscons à la révélation...
Mais Johnny « Gay » Legend, chanteur clitoridien à pantalon en sueur, avait pris la relève pour notre plus grand bonheur, prenant sur lui d’assurer notre salut par la prédication de cet évangile inaliénable : le meilleur ami de l’homme resterait bien la femme jusqu’à la nuit des temps…

_ Je te préviens je couche pas le premier soir…
_ D’accord baby, mais ça t’embête pas si je me glisse entre tes cuisses ohohohohahahaoua-ha-ha ?


 

Ah Johnny Legend, dont la parole fut portée par MTV, cette église du bootyshake, aux annonciations et sermons engageant toujours plus avant l’humanité sur le chemin mirifique du Spring Break.
Car depuis 30 ans, MTV porte inlassablement, tel un missionnaire prosélyte, le message d’une musique de qualité propre à convertir les ânes jusque dans les endroits les plus inexplorés par la civilisation. L’Ardèche bien sûr, les favelas dégueulant des pains de sucre de Rio, et jusqu’au Burkina-Faso. Incontestablement la dernière grande avancée prométhéenne pour le rayonnement d’une inculture mondiale pour tous !

Son et image. Son et lumière ! L’illumination ! MTV permit de confectionner un nouveau standing de société idéale sous glucose magnifiée par des clips à l'esthétique sans cesse renouvelée. Son nom est multi-attitude ! Multitude de combinaisons de placements de produits. Le programme radiophonique, avec ses piètres passages de réclames entre les plages musicales, relégué à l’antique… L’humanité serait-elle devenue MadMen ?
Par la Grâce incarnée de MTV, ses petites soeurs et Youtube, ne fut ni plus ni moins réalisée que l’ultime fusion qui bêtifierait toute l’espèce humaine, à défaut de la canoniser : industrie de la musique et annonceurs unis dans leurs bacchanales consuméristes ininterrompues, pour une éternité qui promettait d’être longue...

Alors à l'heure où de sombres intellos aux gouts tristes et gris s'épuisent dans d'interminables listes de produits culturels cinématographiques de trop bon goût, il est temps de bâtir le Panthéon des plus grand morceaux de musique de tous les temps, ceux-là même n’ayant surtout pas pour mission de s’adresser au cerveau, cet organe par trop overrated…
Communiez avec moi en cette sainte chapelle du CGB !
Voici la liste (non exhaustive) des sons qu'il ne faudrait certainement pas aimer mais je t'emmerde (LSQINFCPAMJTE) !

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Question pour un espion, 2ème manche



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Une terrible envie d'vous bourrer

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Songe antisémite d'une nuit d'été


Texte offert vendu pour un prix modique sur Kontre Kulture

Le dimanche soir ne devrait pas exister. On s'emmerde, on traîne sur le net en attendant le sommeil et forcément on fait de mauvaises rencontres. Un vieil article sur les excuses de la SNCF pour récupérer le marché californien, un billet de Yann Moix, le bloc-notes de BHL sur le site du Point et par association d'idées me voilà à mater les dernières vidéos de Dieudo et de Soral sur le site de E&R. Un programme épais, donnant la même impression que de manger lourd avant d'aller se coucher. Un programme qui forcément se paie.

Une fois la lumière éteinte, plongé dans un sommeil vicieux, je me retrouve téléporté aux abords d'une gare empruntant habilement des éléments de celles de Perpignan, Montpellier et de la station de métro Châtelet – Les Halles. Après avoir suivi un passage souterrain, je remonte au quai et à l'air libre en grimpant un vieil escalier de béton. C'est là que la danse macabre débute.
Je suis littéralement happé par une cohorte de damnés habillés de vieux pardessus râpés des années 40. Je suis prisonnier d'un documentaire d'Arte. Leurs hardes, leurs visages émaciés au regard vide tiennent plus des cortèges de lépreux du Moyen-Age ou des hordes de zombies de Walking Dead. Ils râlent, pleurent et gémissent en s'accrochant à moi, enfouissant leurs bouches baveuses, leurs nez morveux dans mon cou. Ils se retroussent les manches pour me montrer leurs bras maigres et blancs et les numéros définitivement imprimés à même la chair. Ces numéros attestant de leur séjour dans les camps.

A mon tour je fonds en larmes, porteur du poids de toute la souffrance du monde, je les prends dans mes bras, baigne les leurs de mes larmes en essayant d'effacer les infâmes tatouages. Je partage leur douleur, essaie de les réconforter, leur disant mon incompréhension devant le sort qui leur est fait. Mais rien ne peut les apaiser. A mon tour les vêtements en lambeaux, je me dégage de la mêlée et aperçois un autre groupe sur le quai d'en face. Ils sont jeunes et bien portants, garçons et filles habillés à la dernière mode, ils sont juifs. Ils observent la scène, goguenards et amusés, assis sur des bancs. Ils ont l'air de jouir du spectacle, manifestement c'est de lui qu'ils tirent leur statut privilégié.
Je suis maintenant en face d'eux, je reconnais une jeune fille qui joue avec les filles du groupe. C'est une amie d'enfance, je sais qu'elle n'est pas juive. Je me campe devant elle et l'agonie d'insultes. Je la traite de Yann Moix au féminin avant de me mettre à insulter les autres membres du groupe. Ils rient.

Ensuite le rêve se brouille mais je me souviens de la dernière image avant de me réveiller. C'est moi au bout du quai, l'endroit est désert. Je suis devant un bâtiment rectangulaire à l'ossature de roche et de béton (c'est en fait l'exacte réplique d'un bunker allemand sur les rochers de la plage de mon enfance). Son fronton est orné d'une inscription en lettres majuscules gothiques « DOUCHES ». Ses vieilles grilles rouillées sont entrouvertes mais l'intérieur m'est masqué par un lourd rideau en caoutchouc noir. Je sens que là est la clé de mon rêve. Je m'approche pour écarter le rideau mais déjà la réalité me rappelle. Je ne saurais pas quel mystère se trouve derrière l'épais rideau de la salle des douches. Cela vaut peut-être mieux car avant de quitter définitivement le rêve, ce sont des bruits de jeux d'eau et des rires en cascade que j'entends derrière lui.
Je crois qu'il est vraiment temps d'arrêter internet et de reprendre la drogue.

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Le morceau du jour qui invoque l'hystérie

Nine Inch Nails feat. Marilyn Manson- Gave Up
Trent Reznor en transe

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Mendicité agressive

Donnez, Donnez, Donnez
SOURCE

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Bienvenue chez les Chtis nazis

Une cliente visiblement sous l'emprise du livre maudit

Mince, paraît que la bête immonde est encore revenue et moi qui n'ai toujours rien à me mettre... Heureusement militants et élus mélanchono-communistes vivent nuit et jour en tenue de combat et il ne leur aura pas fallu longtemps pour débusquer la salope dans l'antre d'une maison de la presse berckoise dont ils ont excavé des exemplaires de Mein Kampf, tenez vous bien, en vente libre. Immédiatement l'ensemble du CGB se congratule puis se fend d'un communiqué officiel pour se féliciter du recul de l'illettrisme en territoire chti, ce qui n'était pas gagné si on en croit les réguliers numéros de l'émission Strip-tease ou les Chtis à Ibiza. Grave erreur. Mais c'est pas de Christine Angot, Mein Kampf ? Adolf Hitler ? A ma décharge je suis allé à l'école de la République moi monsieur et vous savez combien les programmes d'Histoire sont longs, on n'a pas le temps de tout voir...


Visiblement l'atavisme est tenace. Ainsi quand il s'ennuie, le militant progressiste du XXIème siècle part inspecter les rayons des librairies, puis exige le retrait des livres ne lui convenant pas.
Malheur au libraire qui ne se soumettrait pas, notre commissaire culturel a le bras long. On mobilise la section locale de la Ligue des Droits de l'Homme, qui sous un nom on ne peut plus inattaquable se révèle régulièrement le pendant européen du regretté Ministère taliban pour la promotion de la vertu et la répression du vice, on alerte les élus puis en dernier recours on en appelle à la loupe grossissante des médias.

C'est la désastreuse expérience que viennent de connaître un couple de libraires de la bonne ville de Berck. Coupables d'avoir dans leur rayon Histoire le manifeste du parti nazi, (comme dans la plupart des librairies françaises correctement achalandées, mais ceci est un détail qui importe peu aux petits Torquemada du Front de Gauche) ils se sont vus, l'espace de quelques jours, ni plus ni moins soupçonnés de sympathie et de propagande nazies. Sur le site du Front de Gauche-PCF berckois (texte publié aussi sur le site du journal l'Humanité) on peut lire une tribune dont nous reprenons quelques extraits :

L’heure est grave. Les néofascistes refont surface de toute part sous les coups de butoir de la crise économique  générée par le capitalisme financier mondialisé. […] En ce début du 21ème siècle où l’Histoire devrait rappeler à certains les erreurs du siècle passé, rien n’y fait, la diffusion des idées nauséabondes refait son apparition à Berck.
Alors que les médias et la droite traditionnelle font le jeu du Front National, on assiste à la banalisation des idées d’extrême droite. Comme en 1933 et 1936, on constate la montée des idées fascistes permises par la diffusion de Mein Kampf dans une librairie berckoise.

Rien que ça, notre couple de libraires se retrouvent à eux seuls responsables d'une potentielle montée du fascisme en France.

Sous le masque de la liberté de presse, cette librairie s’autorise à vendre un ouvrage qui la condamne. Sous le masque de la liberté, cette librairie utilise les mêmes méthodes qu’Hitler en utilisant les arguments de la démocratie, de la république pour les retourner contre elles.[...]

Nous nous posons même la question de l’arrière-plan idéologique et politique des propriétaires de cette librairie.

Quand on accuse quelqu'un d'utiliser les mêmes méthodes qu'Hitler pour retourner les arguments de la démocratie et de la république contre elles, on peut éviter l'hypocrisie de faire semblant de se poser question sur son arrière-plan idéologique. Nous passerons bien volontiers sur la douce ironie qui consiste à voir les communistes jouer les vierges effarouchées devant la répression de la liberté d'expression sous le régime nazi à peu près aussi convaincante qu'une apologie du métissage dans la bouche d'un théoricien de l'inégalité des races.

Dans un premier temps, les responsables de la librairie ont campé sur leur position, rappelant que la vente de Mein Kampf est légale en France puis arguant qu'ils le vendaient principalement à des étudiants. Nous rajouterons que la lecture de « Mein Kampf » est régulièrement conseillée par les profs d'Histoire (bon courage, c'est indigeste et ça demande une sérieuse connaissance du background historique de l'époque) et redirons que le livre est disponible dans la plupart des librairies de France, dans les bibliothèques, disponible sur le net et en vente sur les sites de la Fnac, Amazon ou Gibert. Il n'y a rien d'exceptionnel ni d'idéologique dans le fait de trouver le livre dans les rayonnages.

Puis vinrent les médias, alertés comme il se doit par la ldh et le front de gauche. Presse écrite, journaux tv, site d'infos à l'échelon local, national et même chez nos voisins européens, Berck n'avait jamais été autant à l'honneur depuis Bienvenue chez les Chtis, élevant la maison de la presse « qui a pignon sur rue » au deuxième rang des monuments après le beffroi. « A berck, Mein Kampf se vend comme des petits pains » titre l'express.fr avant de rappeler par deux fois dans son article que « le livre se vend très bien ». Cette notion de mercantilisme revient dans la plupart des articles. Le Figaro relève « l'envolée » des ventes de mein Kampf dans cette librairie. Etonnamment, aucun chiffre ne sera jamais donné pour étayer cette soudaine passion des berckois pour le livre-programme d'oncle Addie. En illustration de son article, le Figaro, toujours, présente un rayonnage particulièrement bien fourni en Mein Kampf, le lecteur distrait pourrait en déduire que le magasin en fait véritablement son livre phare mais un regard plus attentif sur la photo permet de voir que les titres des rayons et des livres sur la photo ne sont pas en français mais en polonais.

Reproduction de la photo d'illustration de l'article du Figaro
De guerre lasse, fatigués de toute cette pression et de cet emballement, les patrons se plient enfin aux injonctions et retirent le livre des rayons. Une incroyable victoire pour le Front de Gauche et la LDH, alors que le livre est autorisé à la vente partout en France et sur l'internet, il n'est plus disponible dans la commune de Berck où, visiblement, une autre loi que celle de la République est en vigueur.

Les politiques français de tous bords confondus ont une véritable passion pour l'Histoire. La droite voulait il y a peu faire en sorte qu'on rappelle dans les livres scolaires, le rôle bénéfique de la colonisation. Avec les lois Gayssot et Taubira, la gauche avait déjà posé sa grosse patte velue sur la discipline. Dans aucun autre pays (on est sympa on ne compte pas la Corée du nord ou la Chine) l'expression et la recherche historique ne sont autant encadrées qu'en France. Qu'est ce qui peut bien pousser nos politiques à autant investir le champ historique ?

Les mauvaises langues répondront que c'est pour flatter leurs électorats respectifs (pied-noirs pour la droite, minorités visibles pour la gauche). Dans le cas du front de gauche il y aurait aussi une volonté d'empêcher une mise au même plan des crimes communistes et nazis, la criminalisation totale de l'un permettant de mieux passer sous silence les crimes de l'autre. Au KGB, Au CGB, nous savons qu'il n'en est rien. Ce qui pousse les politiques à encadrer la pensée historique c'est uniquement la recherche de votre bien. Après tout vous savez bien comment vous êtes, vous autres, infantiles et peu sujet à l'esprit critique. Il suffirait qu'on vous lache un peu la laisse pour que vous vous rouliez immédiatement sans arrière-pensée dans le populisme, le fascisme, les jacqueries et le meurtre de masse. Dans son livre Chien Blanc, l'écrivain Romain Gary écrivait qu'il évitait soigneusement de se trouver à portée d'un revolver après avoir ingurgité un whisky. Chez lui « l'alcool supprimant la laisse ». Et vous savez comment il a fini Romain Gary ? Méditez donc un peu sur ça avant de vouloir  raccourcir la vôtre.

Le travail de nos politiques mais aussi de nos journalistes est de nous protéger de nous-même. Grâce à la pédagogie. Plutôt que de vous faire un avis par vous-même, demandez donc à un militant du Front de Gauche ce qu'il faut en penser, ils ont la réponse adéquate à tous les sujets.
Cela ferait un bon concept dystopique ça, un monde où on irait chez le libraire/fonctionnaire d'Etat/commissaire politique qui seul a le droit de lire les livres et de vous dire ce qu'il est bon d'en penser. Son magasin se présenterait comme un bureau de tabac avec le mur de livres en remplacement des clopes derrière le comptoir, le libraire entre eux et vous. Bien sûr vous repartiriez sans le livre mais vous sauriez tout ce qu'il faut penser de l'auteur, du contenu de celui-ci. Même principe pour les visiteurs de bibliothèque, au lieu d'accéder directement aux livres, vous pourriez vous adresser à un fonctionnaire sinistre assis par ci par là, spécialisé dans un rayon donné et qui seul serait habilité à vous faire un résumé du bouquin que vous cherchez, plus ou moins détaillé selon votre besoin. Si vous êtes sympa, il veut bien vous en lire un extrait, mais pas plus. Bien entendu chaque recherche et demande serait soigneusement enregistrée. Cela sera bon et beau.

Un libraire autorisé par le Front de gauche
Mais revenons au présent. Le Front de Gauche et la LDH demandent l'interdiction de la vente de Mein Kampf pour la raison que celui-ci « banaliserait des idées nauséabondes ». Tiens donc, comme les chansons de Michel Sardou, les vannes de Patrick Sebastien et les positions politiques de Frigide Barjot ?
Il ya presque 20 ans, dans un sketch, les Guignols de l'info brocardaient « les 100 mots qu'on parle à TF1 ». Deux décennies plus tard, le problème semble toucher l'ensemble du personnel médiatico-politique, pas seulement les têtes d'affiche de la boîte à cons et le champ lexical semble s'être encore plus largement réduit. Stigmatiser, heures sombres, dérapages, bête immonde, ventre fécond, nauséabond, autant de mots valises absolument vides de contenu et d'échelle employés de façon pavlovienne, chargés de faire rentrer des concepts pauvres dans la tête des gens. Quand nauséabond s'applique aussi bien à la marque banania qu'à Jean-Luc Mélenchon traitant Moscovici de vendu à la finance internationale est-ce bien le qualificatif le plus à même de décrire un livre porteur des germes de la solution finale ? Dans un article du Figaro sur la série Dallas, c'est Jr et Sue Ellen qui « forment le duo le plus séduisant et le plus nauséabond de la série. »
A force de laideur, de facilité et de pauvreté intelectuelle, on se demande bien qui banalise quoi.

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Question pour un espion



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Gel lubrifiant des relations franco-américaines


Les Etats-Unis n’ont qu’à bien se tenir ! Ce matin (heure de Washington), 315 millions d’Américains vont avaler leurs céréales de travers en découvrant les propos très violents et remontés de notre Président de la République... 

Furieux d’apprendre que la confidentialité des communications de ses concitoyens sur le web était violée quotidiennement et que les grandes oreilles de Mickey écoutaient aux portes de ses ambassades, Français Hollande n’a pas eu de mots assez durs envers l'Empire du Mal. Il a en effet exprimé le souhait (tenez-vous bien) que « cela cesse » ! 

Il aurait pu s’arrêter là mais piqué au vif, il a également recommandé « une position coordonnée de l'Union européenne par rapport aux exigences que nous avons à formuler et aux explications que nous avons à demander » à l'administration américaine. 


Espionnage : Hollande recommande une "position... par lemondefr

L’Amérique prend ces menaces très au sérieux. Ils connaissent par leurs renseignements le caractère volontaire et obstiné de celui qui, il y a à peine plus d’un an, a ébranlé son pays en déclarant de façon unilatérale et sans aucune nuance que le changement, c’est maintenant (« the change, it’s now ! »). Outre-Atlantique, on se prépare donc au pire ; on craint que ce discours virulent ne soit suivi de mesures répréhensives très concrètes. Il se pourrait par exemple que la France commence par accueillir celui par qui tout est arrivé : le dissident Edward Snowden, afin de revêtir l’habit d’une nation libre qui défend le symbole des libertés individuelles et de celle des peuples à disposer d’eux-mêmes. 

Sur ce point, Français Hollande a été très clair : « nous n’avons pas encore reçu de demande particulière de M. Snowden ». La France attend donc une demande formelle, avec accusé de réception, afin de pouvoir commencer à réfléchir à l’opportunité de lui accorder l’asile, ou au contraire de le livrer à ses alliés.

***Coupure pub***
Nous vous rappelons que le film 
est toujours dans les salles
***

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Le sondage qui fait trembler la place Beauveau

Merci le CGB


Une fois de plus les chiffres de la délinquance et de la criminalité sont mauvais. Au CGB, nous sommes toujours prêts à aider le gouvernement dans les moments difficiles et pensons que chaque citoyen a pour devoir, chacun selon ses moyens, de participer au redressement de la France. Nous encourageons nos millions de gentils lecteurs à participer à l'effort de guerre en donnant un peu de leur temps pour répondre honnêtement à ce sondage. Chacun pourra puiser dans ses propres expériences.


(voir en bas de page)

Merci d'avance et n'oubliez pas : c'est pour la France !

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Le morceau du jour qui ramène le calme dans le gouvernement

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